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    L’école à la maison en France : questions/réponses

  • Apprentissages

    Le choix de ne pas corriger à l’oral comme à l’écrit

    Anaël, 5 ans, nous demande de lui épeler des mots chaque jour.

    Pour l’instant il en a mémorisé deux : son prénom et Ami !

    J’ai remarqué que ses S et ses 1 ne sont pas tracés correctement.

    Je lui ai posé la question « Si je vois des chiffres ou des lettres qui ne sont pas tracés correctement, je te le dis ou non ? »

    Sa réponse est très claire : « Non ! »

    C’est dans un livre de John Holt « Les apprentissages autonomes » que j’ai lu la première fois cette idée de ne pas corriger les enfants s’ils ne le demandent pas.

    Cela m’a paru évident !

    Nous avons choisi de ne pas corriger à l’oral notre fils et nous ne le faisons toujours pas !

    Ses conjugaisons inventées me font sourire « il faut que tu voises ! »

     

    Irresponsabilité ou confiance illimitée ?

    Ses capacités à s’exprimer sont bien avancées et son attrait pour la langue était très précoce.

    Nous sommes en totale confiance, à l’usage, il adoptera la conjugaison correcte, tout comme il écrira ses S et ses 1 à l’endroit.

    C’est en parlant, écrivant, lisant qu’il apprend la norme écrite et orale.

  • Apprentissages,  témoignage

    J’accompagne son envie d’écrire

    Anaël, 5 ans et 4 mois, est à la maison avec nous, nous pratiquons le unschooling.

    En ce moment, il nous demande fréquemment comment s’écrit tel ou tel mot pour écrire un mot à la voisine, une carte à ses grands-parents ou son cousin, noter quelques mots sur ses dessins ou autres créations, faire une affiche, prendre des notes (cette semaine, il a noté sur un post-it les légumes racines cités sur notre calendrier lunaire avant d’aller au jardin), faire une liste de courses, faire une liste de cadeaux pour son anniversaire…

    Écrire est le chemin le plus direct et le plus naturel vers lire.

    De mon passé d’instit, surgissent parfois des envies de « l’aider » avec des fiches de lecture PEMF, un cahier de mots, des mots-étiquettes…

    Heureusement, tout ceci est assez coûteux en temps et en énergie alors je passe peu à l’action.

    Parfois, je lui propose et il a envie alors nous le faisons. Dans ces moments-là, il me demande de jouer à la maîtresse (il a été à l’école environ 3 mois à temps partiel) et ça m’amuse bien !

    Je dis heureusement car je doute que ces envies de « l’aider » soit nécessaires, elles pourraient même être nuisibles s’il le fait pour me faire plaisir et devance son envie/besoin d’apprendre.

    Mon parti, enfin notre parti, est de répondre à ses questions.

    C’est aussi de le laisser se lancer pleinement dans ses projets.

    C’est également de lui faire des propositions quand il est à court d’idées.

    C’est lui lire les histoires qu’il souhaite, aller chercher des livres à la médiathèque, quand elle est ouverte !

    C’est lui mettre à disposition différents matériels : tableau et lettres magnétiques, tampons de lettres et encre…

    C’est simplement, l’accompagner avec amour dans le développement de ses apprentissages et avoir toute confiance qu’évoluant dans une famille où nous lisons et écrivons quotidiennement, il apprend sereinement à le faire aussi.

    Pas question de lui imposer les minuscules et encore moins la cursive.

    Ce matin, il a passé une demi-heure à inventer une écriture en disant qu’il écrivait un livre dans la langue d’Ami (cf Ami, l’enfant des étoiles) !

  • Apprentissages,  Parentalité

    Laisser l’enfant concentré

    Ce matin, nous recevons un colis.

    Mon fils de 5 ans s’empare du carton.

    Il prend ses ciseaux, son ruban adhésif, ses crayons.

    Il transforme le carton en bateau !

    Il nous demande comment écrire « bateau capitaine Anaël ».

    Plusieurs fois me vient l’idée de lui proposer de se joindre à nous pour différentes choses.

    Et puis non, chut je me tais.

    Un enfant peut passer un très long moment concentré sur son jeu ou la réalisation de son projet.

    Je me souviens d’un retour de classe en PS : Anaël n’était manifestement pas content. Il m’explique qu’il faisait un dessin quand la maitresse a insisté pour qu’il aille rejoindre les autres pour gouter. Il n’avait pas faim, il était concentré sur son dessin.

    A mon sens, l’école « classique » ne permet pas aux enfants de s’investir dans leurs activités, de rester concentrés.

    Au contraire, le découpage du temps en multiples petites tranches induit que les enfants perdent leur concentration spontanée.

    Et, en effet, les plages sont courtes parce que les enfants ne restent pas concentrés sur des activités subies, peut-être dénuées de sens et peut-être même nuisibles à leur développement quand une notion est abordée trop tôt.

    Un des éléments les plus importants pour moi dans notre choix de « unschooling » c’est de donner la possibilité à mes enfants de rester concentrés sur ce qu’ils font.

    Ceci est aussi possible dans une école « nouvelle », les plages peuvent être choisies beaucoup plus longues et peuvent être adaptées à chacun.

    Proposition : Observe ton enfant, il est concentré, tu as envie de lui parler ou de l’interrompre, appuie sur chut !

    S’il est concentré, ça peut attendre, non ?!

    Si ton enfant est déjà le zapping, comment vas-tu faire pour lui permettre de se reconnecter à sa concentration spontanée ?

  • Apprentissages,  Parentalité

    Apprendre à lire

    Cet article est une invitation à se poser des questions, il est fort synthétique. Si votre curiosité est touchée, vous pouvez lire des développements de Bernard Collot ou J-Perre Lepri par exemple.

    Un sujet trop souvent réduit aux deux méthodes syllabique et globale. Certains ont pensé à adopter un mixte des deux : la méthode mixte. Une autre possibilité, qui est celle que je choisis, est aucune des deux, pas de méthode mais une organisation favorable et un accompagnement adéquat.

    Pourquoi ?

    Apprendre à lire est un acte visuel et non auditif.
    Lire ce n’est pas déchiffrer, c’est comprendre le sens.
    Notre langue n’est pas phonétique.
    Les deux méthodes citées ne sont pas des méthodes d’apprentissage mais d’enseignement.
    Apprendre à lire se fait de manière naturelle, ou autonome, à partir du moment où l’enfant évolue dans des lieux où d’autres lisent et écrivent pour de vrai.
    Découper l’apprentissage des sons du plus simple au plus compliqué en moult étapes et lire des mots ou textes sans contexte sort l’activité de lecture de sa réalité et en crée une autre fastidieuse.
    Lire est indissociable d’écrire.

    Je choisis de permettre aux enfants d’évoluer dans un espace où l’écriture et la lecture sont présents, de vivre en multi-âge, de ne rien édulcorer parce que certains ne savent pas lire, de leur lire des histoires, d’afficher différents vrais écrits au mur, de créer des situations où l’on a besoin de lire et écrire, de leur laisser l’accès libre à la bibliothèque y compris les BD, d’utiliser pour tous les mêmes outils écrits liés à l’organisation de la réunion, des métiers, des tableaux de bord….
    Je choisis d’accompagner leur apprentissage : je favorise un climat de confiance entre eux et moi et entre eux pour que celui qui souhaite apprendre puisse poser des questions, je réponds aux questions des enfants sans leur faire déchiffrer ce qu’ils me demandent de lire, j’écris ce qu’il me demandent d’écrire, je ne leur impose pas des temps d’apprentissage de la lecture, je ne les oblige pas à lire à haute-voix.

    Avec ceci, il est encore possible que des enfants n’entrent pas dans la lecture. Je vois quatre raisons : – l’enfant n’est pas en confiance avec moi et n’ose pas me poser des questions,
    – l’enfant sent les attentes ou la pression de ses parents pour qu’il sache lire « dans les temps »,
    – l’enfant n’est pas dans le plaisir d’apprendre à lire car une méthode a été utilisée pour lui enseigner la lecture au préalable et il n’a pas déconstruit cette croyance que lire est compliqué et fastidieux ou perd une grande énergie à déchiffrer phonétiquement toutes les lettres deux par deux,
    – l’enfant a peur d’apprendre au sens décrit par Serge Boimare dans « L’enfant et la peur d’apprendre » car il a des charges émotionnelles à libérer.

    Dans les trois premiers cas patience et confiance de la part de tous les adultes qui éduquent l’enfant apportent la solution. Pour le quatrième, en plus de ces deux qualités un accompagnement psycho-pédagogique pourra aider, là aussi comme décrit par Serge Boimare.