• J'agis avec justesse,  Parentalité

    Rembobinons !

    Modifier nos habitudes n’est pas aisé. Comme pour apprendre parler une nouvelle langue ou à jouer d’un instrument de musique, nous avons besoin d’entrainement, de patience, de persévérance et d’empathie envers nous-même.

    Parfois, nous réalisons très rapidement que nous aurions pu faire mieux avec notre enfant.

    A ce moment-là, rembobinons !

    Stop ! Je rembobine ! Je reprends la dernière scène !

    A ce moment, il est possible d’ajouter une touche d’humour en faisant le bruitage et les gestes du rembobinage.

    Et hop, nouvelle scène, en mieux !

    Rembobiner permet de rester dans une relation de confiance avec notre enfant.

    Cela lui montre que nous pouvons réaliser nos erreurs et les rectifier.

    Nous sommes son modèle, il pourra lui aussi rembobiner.

  • Accueil,  J'agis avec justesse,  Parentalité,  témoignage

    Avant de dormir, rions ensemble !

    A chaque famille, ses habitudes au moment du coucher.

    Il y a une croyance qui me parait limitante : pas d’agitation avant de dormir.

    Chez nous, aucun problème avec l’agitation avant de dormir.

    En ce moment, après manger, les garçons se déshabillent et sautent sur les lits en rigolant.

    Quand nous les rejoignions, nous prenons un temps avec un enfant chacun et nous suggérons un jeu de contact pour l’aider à décharger.

    Avec notre cadet, 1 an et demi, si nous avons eu dans la journée des moments où nous avons du « l’obliger », nous proposons un jeu avec renversement de pouvoir. Par exemple, il me pousse, je tombe en arrière en feignant l’indignation, s’il rit nous continuons.

    Parfois, nous jouons tous les quatre au rodéo.

    Si notre ainé a eu un moment difficile avec l’un de nous, alors c’est ce parent qui va jouer avec lui. Les « chamailles » l’aident bien à rire et se décharger de nos possibles moments d’autorité.

    Ce moment de jeu, d’excitation , de rire n’est pas systématique, nous suivons les envies et besoins de chacun.

    Et après le rire ?

    Peut-être, pensez-vous qu’ils ne veulent pas dormir ?

    Et bien si !

    Après, ils sont ok pour enfiler les pyjamas et se glisser sous la couette.

    Parfois, après les rires viennent les pleurs. Et oui ! Si le besoin de décharge n’est pas assouvi par le rire alors ce sont les pleurs qui vont terminer l’œuvre. Après avoir ri, la confiance est forte entre nous, l’enfant est en sécurité, il peut lâcher ses pleurs.

    Il n’y a plus qu’à accueillir !

    Nuit tranquille garantie !

  • Bibliographie,  J'agis avec justesse,  Parentalité

    Accompagner la colère des enfants

    Quand notre enfant entre dans une colère, nous pouvons :

    – nous concentrer sur notre amour pour lui,

    – nous rappeler que ce qui vient de lancer la colère est un prétexte pour qu’elle puisse sortir et que cela va lui faire du bien,

    – le mettre dans un espace où il ne peut ni se faire mal, ni faire mal à un autre, ni abimer du matériel,

    – rester dans la même pièce que lui pour qu’il puisse au minimum nous voir,

    – rester très proche de lui s’il risque de se faire mal, s’il est très jeune, si nous en ressentons le besoin,

    – l’entourer de nos bras si cela nous semble adapté en lui laissant la possibilité de bouger,

    – lui dire quelques mots pour lui exprimer qu’il peut se décharger de sa colère, que nous sommes là, que nous l’aimons,

    – s’il nous tape, lui tendre nos mains pour qu’il frappe dedans, si ceci est insupportable : prendre un coussin dans nos mains,

    – bien respirer, rester dans l’accueil tant que nous pouvons,

    – trouver un relais si nous ne tenons plus, en l’absence de relais lui exprimer que nous ne pouvons plus accueillir son émotion et que nous choisissons de le distraire, ou de nous éloigner un peu tout en restant en contact visuel,

    – trouver une écoute empathique pour nous permettre de lâcher nos propres émotions, ce qui augmentera notre capacité d’accueil et travailler sur nos blessures.

    Il y a des choses que nous pouvons être tentés de faire qui ne respectent pas l’écoute de son émotion. Si nous les faisons, soyons conscients que cela implique que l’émotion n’est plus accueillie.

    – le distraire en parlant, en jouant, en chantant, en le chatouillant, en lui proposant à manger…

    – lui poser des questions,

    – lui demander de faire un choix,

    – lui donner un doudou.

    Dans tous les cas, évitons les paroles blessantes, humiliantes, les jugements, le chantage, la comparaison, la menace.

    Source : les livres d’Aletha Solter et « A l’écoute des enfants » de Patty Wipfler en téléchargement ici.

  • Bibliographie,  J'agis avec justesse,  Parentalité

    Jouer et rire avec nos enfants

    Développer le lien parents-enfants par le jeu

    L’enfant évacue ses émotions refoulées, entre autres, par le rire.

    Rire avec les enfants est aussi un chemin de guérison et d’évolution pour les adultes.

    Avoir en tête les différents jeux qui aident l’enfant à évacuer nous permet de repérer « des perches » qu’ils nous tendent et si nous sommes dans des conditions favorables à les saisir pour le bien-être de chacun.

    Ainsi, par exemple, l’enfant qui monte sur la table pendant le repas alors qu’il sait que c’est un comportement indésirable est en train de créer une occasion de se décharger d’une situation difficile qu’il a vécue (le parent ignore laquelle, ce n’est pas grave). Le parent conscient de cela peut alors mimer un refus exagéré « oh non ! pas sur la table pendant le repas ! », attraper (avec douceur) le bambin et le remettre sur sa chaise, s’il rit et recommence, c’est gagné !

    Je vous invite à lire le livre « Développer le lien parent-enfant par le jeu » d’Aletha Solter.

    Voici un résumé des différents jeux abordés dans ce livre:

     

    Jeu symbolique

    – si l’enfant initie un jeu où il met en scène un moment difficile, le parent lui accorde toute son attention (s’il le fait seul, il n’évacue pas).
    – le parent peut initier un jeu symbolique en mettant en scène un conflit ou un moment difficile avec les jouets. Pour cela, le parent choisit un moment calme et reposé, il encourage les jeux de fantaisie, les paroles et les rires. Si l’enfant se replie, il arrête.
    – exemple : l’adulte a peur du chien.

    Jeu de cause à effet

    – une action de l’enfant provoque toujours la même réponse chez l’adulte, l’enfant est aux commandes.
    – exemple : tomber à chaque fois que l’enfant fait tomber sa poupée…
    – ce jeu aide à évacuer l’impuissance, l’angoisse, la perte de contrôle.
    – avec bébé c’est répéter ses paroles et gestes (miroir)
    – plus grand « c’est Jacques a dit ».

    Jeu d’absurdité

    – agir stupidement, faire volontairement des erreurs manifestes ou exagérer votre émotion ou un conflit.
    – exemple : faire des erreurs de manière délibérée comme mettre le slip sur la tête, se tromper de mots…
    – jeu utile aux enfants qui craignent les erreurs.
    – jeu utile quand l’enfant ne veut pas coopérer.
    – jeu utile quand l’enfant a peur.
    – attention : l’enfant ne doit pas se sentir taquiné, ridiculisé.

    Jeu de séparation

    – mettre une petite distance visuelle ou spatiale entre l’enfant et l’adulte
    – exemple : chez le bébé « coucou, caché ! » puis cache-cache
    – jeu utile quand l’enfant a une angoisse de séparation ou de perte
    – attention : si l’enfant se montre en détresse, se retrouver

    Jeu de renversement de pouvoir

    – l’adulte est faible ou effrayé ou maladroit ou stupide ou en colère
    -exemples : bataille de coussins avec adulte faible, adulte effrayé par araignée en plastique tenue par l’enfant, adulte se fait attraper par l’enfant car il est maladroit dans son déplacement, l’adulte feint la colère face à une action de l’enfant et le laisse refaire l’action autant de fois qu’il le veut en continuant de feindre la colère…
    – jeu utile quand l’enfant se sent impuissant, quand il a des parents autoritaires
    – jeu utile quand l’enfant se sent faible ou qu’il est agressif ou cherche la bagarre
    – ce jeu permet de diminuer l’agressivité et d’augmenter la coopération

    Jeu de régression

    – l’enfant régresse délibérément, l’adulte agit en accord avec l’âge mimé pour que l’enfant se sente protégé et aimé
    – jeu utile pour réparer une situation difficile qui a eu lieu à l’âge joué
    – exemple : l’enfant feint de pleurer comme un bébé, le parent le prend dans ses bras comme un bébé.

    Pour que cela fonctionne :

    – se laisser  guider par l’enfant et rester flexible,
    – ne pas agir de façon didactique, ne pas corriger,
    – éviter d’interpréter ou analyser son jeu,
    – si l’enfant, rit continuer (sauf chatouilles),
    – éviter de taquiner l’enfant,
    – ne pas jouer quand l’enfant pleure,
    – si l’envie de jouer n’est pas présente pour vous pour l’instant, le dire et ne pas se forcer,
    – si le traumatisme est majeur, se faire aider d’un professionnel, ou si le traumatisme dure plusieurs mois (de jeu).

  • Bibliographie,  J'agis avec justesse,  Parentalité

    Un livre précieux

    Eduquer ses enfants, s'éduquer soi-même !

    J'adore ce livre de Naomi Aldort !

    Elle fait la synthèse de notions intéressantes abordées par Solter, Neil, Holt et ajoute des éclairages clairs sur ce que vit l’enfant et sur les réponses adaptées que peut apporter l’adulte.

    Et oui, éduquer ses enfants va bien de pair avec s’éduquer soi-même, oser sortir de sa zone de confort, se déconditionner, sortir de l’illusion, créer un autre paradigme. Pour la joie de tous !

    Voici une synthèse que j’ai rédigée à partir de ce que l’auteur appelle la « méthode BAUME » :

    Accompagner l’enfant quand il est aux prises avec ses émotions ou quand il a un comportement estimé inapproprié

    Quitter ses vieux schémas demande de se montrer tolérant et patient envers soi-même.

    Chut !

    D’abord se taire pour s’observer : qu’est-ce que cela me fait ? Qu’est-ce que je pense ? De quoi ai-je besoin ? à quel moment je prendrai soin de ce besoin ? Suis-je authentique ou haut en toc (évaluer la pertinence)? Comment serais-je sans ces pensées ?

    < Observer ces pensées qui nous induisent en erreur pour retrouver notre amour inconditionnel.

    Attention

    Je porte toute mon attention sur mon enfant. Je l’observe. Je ressens mon amour pour lui.

    < Se connecter à l’enfant.

    Chut !

    D’abord se taire pour s’observer : qu’est-ce que cela me fait ? Qu’est-ce que je pense ? De quoi ai-je besoin ? à quel moment je prendrai soin de ce besoin ? Suis-je authentique ou haut en toc (évaluer la pertinence)? Comment serais-je sans ces pensées ?

    < Observer ces pensées qui nous induisent en erreur pour retrouver notre amour inconditionnel.

    Attention

    Je porte toute mon attention sur mon enfant. Je l’observe. Je ressens mon amour pour lui.

    < Se connecter à l’enfant.

    Ecoute

    Je l’écoute et l’aide à s’exprimer par mon attitude, mes gestes, mes paroles.

    < Comprendre ce qu’il vit.

    Approbation

    J’approuve ce qu’il vit, ce qu’il ressent, ses besoins, ses sentiments sans dramatiser sans livrer mes propres perceptions.

    < Lui montrer notre présence et notre amour.

    Confiance

    J’exprime ma confiance en ses capacités, ses ressources. Je ne résous pas à sa place. Je le laisse imaginer des solutions, des demandes, des idées tout en étant présent et affirmant ma confiance. Je lui donne des informations que j’estime nécessaires.

    < Eveiller en lui son pouvoir à résoudre son désarroi.

  • J'agis avec justesse,  Parentalité

    Transformer la « bêtise » en expérience

    Une expérience ou une bêtise ?

    Un enfant ne fait pas de bêtises.
    Il expérimente, il découvre.

    Si son action me dérange, je lui permets de faire une expérience similaire dans un contexte qui me convient, par exemple le sable me conviendra davantage que la farine de châtaignes pour transvaser.

    Sans paroles jugeantes ou humiliantes, je range et nettoie et selon son âge et sa compréhension de la situation je l'invite à participer.

    De mon côté, j'affine mon discernement : quel est le matériel qui est important pour moi au point que je choisisse de stopper l’expérience...

    S'il fait délibérément une action qu'il sait que je n’accepte pas comme mettre les pieds sur la table pendant le repas ou jeter de la nourriture au sol, il me tend probablement une perche pour décharger des émotions refoulées.
    Je fais un "oh non, enlève ce pied de là" caricatural, je feins l'agacement, s'il rit c'est gagné ! Il va surement recommencer et rire de plus bel à mon faux agacement. Il décharge par le rire.
    Il est possible qu'il ait senti au préalable que je souhaitais le contrôler.

    cf. "Développer le lien parents-enfants par le jeu" de Solter.

    Je m'interroge sur ce qui me dérange sincèrement, sur ce qui me dérange par peur du regard des autres ou par mimétisme de mon éducation.